Les couches de calcaires lacustres de la Rouquette et de Deaux se forment durant une période de tranquillité géologique.

 

 Le massif de la Rouquette (Fig.1) est formé de couches de calcaire[1] (Fig.3). Entre ces strates ou couches, une grotte s’est formée. Ces cavités ont été occupées au Néolithique. Si vous empruntez le GR 70 de la Régordane vers Vézénobres, lorsque le chemin est escarpé, vous pouvez observer des couches de calcaire déposées sur les terres rouges (Fig.3).

[1] Le calcaire est une roche sédimentaire facilement soluble dans l’eau et qui se compose principalement de calcite ou de carbonate de calcium. Le calcaire lacustre s’est formé dans un lac.

Fig.1 Photographie aérienne du paysage situant la Rouquette et Deaux

Le document ci-dessous (Fig.2) permet de situer la formation des couches de calcaires dans l’échelle des temps géologiques. Appréhender le temps en millions d’années est complexe, c’est pourquoi ce document met en perspective ce temps par rapport à une journée de 24h depuis la formation de la terre.

Fig.2 : L’échelle des temps géologiques en millions d’années situant cette période géologique

Fig.3 : Photographies des couches de calcaire lacustre sous l’aérodrome de Deaux et à la Rouquette datées de -37 à -33 millions d’années.

Fig.4 Photographies des fossiles de gastéropodes (Hydrobia) d’eau douce dans le calcaire lacustre de la Rouquette observés à la loupe et au microscope.

À Fons, Euzet les bains,  des gisements de vertébrés ont été découverts à la base de ces strates, ils sont datés de -37 millions d’années. Ces gisements ont été exploités et analysés, et ils contiennent principalement des restes osseux et dentaires de mammifères. Mais aussi quelques reptiles tels que les crocodiles, les tortues, et parfois même des serpents et des lézards.

 

Les Paléothériums[1], qui sont des parents éloignés des chevaux, constituent les espèces fossiles les plus abondantes. Les paléontologues ont également recensé une diversité d’Artiodactyles[2], des rongeurs, des petits primates[3] et des carnivores primitifs, tandis que les Lophiodons sont déjà éteints. La diversité de la faune dans ces gisements est inférieure à celle observée à Robiac. Les animaux avaient une taille plus petite, ce qui indiquerait un climat légèrement moins humide et chaud qu’à l’époque de la formation des « Terres rouges », mais néanmoins plus chaud qu’actuellement, avec une température moyenne de 18°C. Des pièces fossiles provenant du site de Fons sont présentées au Musée Garimont à Fons dans la vitrine 3.

[1] Le Paléothérium est un mammifère ongulé de l’ordre des périssodactyles, caractérisés par un nombre impair de doigts comprenant les chevaux, rhinocéros et tapirs

 

[2] Les artiodactyles sont des mammifères ongulés caractérisés par un nombre pair de doigts (souvent deux ou quatre) comme les bovins, cervidés, suidés et cétacés.

[3] Les primates sont un ordre de mammifères comprenant plus de 500 espèces (dont l’Homme), caractérisés par leur cerveau proportionnellement grand, leur vision stéréoscopique, leurs mains habiles avec ongles plats.

Fig.5 Représentation d’un Paléothérium et fossiles de fragments de maxillaires[1] et de mandibules[2], photographiés au Musée Garimont avec l’autorisation du conservateur.

 

Des gisements d’empreintes de mammifères, formant des pistes, ont été identifiés sur des couches de calcaires lacustres à Garrigues-Ste-Eulalie et à Collorgues. Ils sont datés de -35 millions d’années.

 

 

 

 

 

Photographie à faire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fig.6 Dalle des empreintes de mammifères de Collorgues (photo à faire)

Tous ces animaux se sont éteints, sans descendance, il y a 33 millions d’années.

[1] La mandibule (ou maxillaire inférieur) est un os formant la mâchoire inférieure.

[2] Le maxillaire (anciennement maxillaire supérieur) est un os de la face portant les dents supérieures.

Fig.7 Représentation d’un artiste Nicolas GAL : Paléothérium et crocodile vivant à l’éocène, il y a 35 millions d’années

Fig.8 Carte des affleurements des calcaires lacustres dans le Gard.

Durant cette période, un léger relief de collines dominait une savane marécageuse. Au loin, dans la plaine de Saint-Chaptes, un chapelet d’étangs, envahis par la mangrove, accompagnait le retrait de la mer. Au pied des collines, des mares d’eau douce, couvertes de roselières, attiraient des troupeaux d’herbivores. Aux abords des cuvettes lacustres, dans les méandres marécageux des fleuves, des carcasses flottées venaient parfois s’accumuler. Les reliefs de la chaîne pyrénéo-provençale étaient érodés, les rivières ne charriaient plus de galets.

Le village de Saint-Hilaire et les hameaux se situent dans le fossé d’Alès. Ouvrez la page suivante pour comprendre comment ce fossé s’est formé.

Rédaction et cartes : Claudie HUGUET-CARMONA